Sfan formule un premier LBO avec un fonds sectoriel (Article CFNEWS du 2/07/2025 par Coralie Bach)
Spécialiste de la santé, Vivalto Partners n’était jusqu’alors pas présent sur le segment très dynamique des compléments alimentaires. La société de gestion fondée par Daniel Caille pallie à ce manque en devenant actionnaire majoritaire du laboratoire Sfan, un fabricant de compléments liquides. « Les produits sur ce marché ont parfois une durée de vie assez courte, portée par des effets de mode sur certains ingrédients, explique Sébastien Alauzet, associé chez Vivalto Partners. Il nous apparaissait donc plus pertinent d’aborder ce métier par le biais d’un fabricant avec une offre diversifiée plus que par une marque. » A l’issue d’un process animé par Potomac, et impliquant financiers et industriels, le fonds reprend environ 60 % du capital des mains du dirigeant Michel Brémont. Il valoriserait cette société normande un peu plus de 55 M€, selon une donnée de L’Informé confirmée à CFNEWS. Une dette senior, représentant un levier compris entre 3 et 4x l’Ebitda, est apportée par le Crédit Agricole Normandie, Société Générale et BNP Paribas.
Une diversification de l’offre
Fondé en 1958, le laboratoire a été repris par Michel Brémont, chimiste de formation, en 2015 dans le cadre d’un redressement judiciaire. Historiquement positionné sur les produits vétérinaires, il s’est alors redéployé sur les compléments alimentaires en se spécialisant sur les formes liquides. « Peu d’acteurs maitrisent les formes galéniques liquides qui sont considérées comme les plus complexes. Chaque pays européen ne compte que quelques laboratoires possédant cette expertise », soulignent Sébastien Drouot et Thomas Méléard, associés chez Potomac. Avec sa quarantaine de salariés, Sfan accompagne des laboratoires et des marques de la conception à la fabrication de leurs compléments alimentaires, en passant par le sourcing des ingrédients et l’accompagnement réglementaire. Avec une croissance annuelle de plus de 10%, l’entreprise, basée à Rânes dans l’Orne, génère entre 10 et 15 M€ de revenus soit plus du double qu’en 2018 (5M€ de chiffre d’affaires). Pour poursuivre sa trajectoire, elle prévoit de renforcer ses équipes commerciales et investir dans son outil industriel, tout en s’initiant à la croissance externe. « Les acquisitions pourraient soit renforcer la position de la société sur les formes liquides, en reprenant peut être un homologue européen, soit compléter le savoir-faire en allant vers les formes solides », précise Sébastien Alauzet.